CREATIVE LONDON
NATURE

Alexander McQueen exhibition in the Albert and Victoria Museum
Londres retrouve pour six mois seulement un de ses plus grands artistes. Parti en 2010, Alexander McQueen, artiste torturé, a marqué son temps. Une exposition aussi magique qu’envoutante met en scène ses plus belles créations. Une immersion dans un univers où mode et culture se confondent. L’exposition a connu ses premières heures de gloire à New York. Au Moma, elle fait partie des huit expositions les plus populaires de tous les temps. Un succès qui ne dément pas puisque les réservations pour entrer dans l’aile du Victoria and Albert Museum à Londres qui lui est consacré, s’étalent sur des semaines et seuls quelques chanceux et persévérants passionnés y ont accès. 70.000 personnes avaient déjà réservé leurs billets avant l’ouverture de l’exposition.
Pourtant, la publicité autour de l’événement a été relativement minimaliste mais le sens de la mise en scène des équipes du musée a suffi à conquérir professionnels et amateurs. Claire Wilcox, la commissaire de l’exposition a fait appel à l’entourage du créateur pour enrichir une exposition époustouflante. Chaque salle possède une ambiance différente. Il est certes difficile de se frayer un chemin à travers la foule admirative. La musique, souvent classique, aide à créer une expérience sensorielle hors norme. Tout y est, les jeux de lumières, de sons, la mise en valeur des tenues. Quelques salles sont plus marquantes que d’autres… Le Sarrabande d’Haeandel transporte vers une autre époque alors que les murs entièrement recouverts d’os factices d’une autre salle créent un malaise. Les oiseaux chantent, les flashes crépitent, les ombres se dessinent, les robes apparaissent et disparaissent, virevoltent même… L’apothéose de cette exposition se trouve dans une des plus petites salles, il s’agit de la retranscription du défilé avec Kate Moss qui utilise pour la toute première fois la technique de l’hologramme, un instant suspendu dans le temps et empli de poésie et de noirceur à l’image de son créateur.

Bio
1969 : naissance à Londres
1992 : présente sa collection de fin d’études à Central Saint Martins nommée « Jack l’Eventreur traque ses victimes »
1996-2000 : direction artistique de Givenchy
2000 : décide de se consacrer à sa marque
2010 : suicide à Londres
Citations
« Le monde est une grosse bulle que j’ai parfois envie d’éclater »
« Il n’y a pas de meilleur design que la nature »

Le lien entre la musique et la mode à Londres est essentiel et il permet de comprendre les différentes tendances qui ont influencé le monde entier. Alors que les décennies s’enchaînent, celles-ci sont créées.
Rétrospective en musique de Londres capitale de la mode des années 60 à nos jours
"London Fashion Week is so different from any of the others. London seems freer from commercial constraints. Truer to the process, to street style, to a sense of humour." Alexa Chung

Sixties
La confluence des cultures met Londres au cœur du monde de la mode. Le premier endossement qui lie la musique à la mode est réalisé par les Beatles avec « A hard day’s night » C’est à partir d’un simple clip que les hommes commencent à s’intéresser à la mode et à leur façon de s’habiller.
Les Kinks à leur tour montre une image plus masculine et plus sexuelle de la mode pour homme. Quant aux Who ils se démarquent sur le marché gay. En terme de subversion les Rolling Stones atteignent des sommets avec leur logo représentant un vagin.
La mode devient alors un moyen de démontrer la personnalité musicale et celle du performeur. Par là, il se crée une identité et se différencie.
C’est à cette même époque que Mary Quant invente la mini jupe et que Biba la première marque internationale fait jouer des groupes dans sa boutique.

Seventies
Les années 70 voient naître le punk dans un contexte particulier puisque la crise économique fait rage, les grèves grondent à travers tout le pays qui au bord du précipice. Le chômage des jeunes et la pauvreté peuvent à tout moment déclencher une révolution. Le mouvement punk répond à ce contexte puisqu’il est basé sur le principe d’anarchie. La mode change est se met à cette tendance, les tenues sont controversées voire sexualisées, porter ce genre de look démonte un véritable engagement politique. C’est à cette époque notamment que Vivienne Westwood, aujourd’hui papesse de la mode, se fait connaître.
Les groupes comme les Sex Pistols ou the Clash connaissent un succès retentissant.

Eighties
De nombreuses figures féminines ont marqué cette décennie. Tout d’abord, il y a Margaret Tchatcher, la dame de fer à la célèbre expression « There is no such thing as society ». Il y a ensuite Laura Ashley qui impose une vision de la femme très féminine. Une autre figure marquante, c’est la princesse Diana et son style légendaire.
Finalement trois mouvements se démarquent alors à l’époque, la Club Culture, le Post-Punk et la Tehcno.

And then...
Une richesse culturelle qui finalement fait de Londres la capitale du luxe à partir des années 90. Les années 2000 quant à elle sont marquées par la démocratisation de la mode londonienne avec l’expansion de Topshop ou encore Primark, des marques de grande consommation qui utilisent la musique comme un argument de vente. Kate Middleton, la future reine influence le style vestimentaire de millions de femmes alors que le look shoreditch qu’on connaît mieux sous le terme de hispter est maintenant répandu sur l’ensemble du globe. La mode et la musique reste fortement liées avec de brillants exemples comme Burberry Acoustic.
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Central Saint Martins : la crème de la crème

Vivier de talents et haut lieu de la créativité, la Central Saint Martins College of Arts and Design a une réputation déjà bien établie. Elle a vu passer Alexander McQueen, John Galliano ou encore Stella McCartney et continue de former les directeurs artistiques des maisons de couture les plus renommées. La direction est d’ailleurs formelle : « Les frais de scolarité sont dérisoires. Plutôt que la sélection par l'argent, nous préférons pratiquer une sévère sélection par le talent. Nous sommes très exigeants sur la qualité de nos étudiants. » Stratégie payante, donc.

Située en plein cœur de Londres, dans le quartier de SoHo, l’école place la création avant tout autre chose. L’article de Géraline Dormoy paru dans L’Epxress Styles en 2011 ne dément pas ce constat, au contraire. Elle y décrit une atmosphère de « ruche créative ». Le discours de Anne Smith, la doyenne de l’école, vient appuyer ce propos : « Ce n'est pas une école de mode, mais d'art, qui, à partir des années 1930, profita de l'esprit visionnaire de Muriel Pemberton. »
Issue de la fusion entre la Central School of Art and Design et la Saint Martin's School of Art, ce n'est que dans les années 1980 que naît la branche mode. Portée par une tribu d'élèves influencés par le punk et les new romantics, l’école a toujours eu pour mission de favoriser l’innovation et la création avant la technique, les couturières venant retoucher les détails. Les étudiants jouissent d’une grande liberté pour aménager leur cursus comme ils le souhaitent : ils se fixent un planning à respecter et agencent leur journée en studio en fonction. Il n’est donc pas étonnant de retrouver au pilotage des maisons de couture parisiennes un nombre conséquent d’anciens diplômés de l’institution !

Véritable institution londonienne elle aussi, Victoria Beckham a réinventé sa carrière depuis ses débuts en tant que Spice Girl. Elue meilleure entrepreneur britannique par le magazine « Management Today » en octobre 2014, elle a bâti son empire avec intelligence et continuité. Mère de 4 enfants et femme de footballeur, celle qui pourrait se contenter d’une notoriété bien acquise a pris des risques lorsqu’elle a présenté sa première collection éponyme à New-York, en 2008.

Depuis, la griffe Victoria Beckham prend de plus en plus d’ampleur. A sa collection de prêt-à-porter vient s'ajouter une ligne de sacs à main et de lunettes de soleil. Sa marque fait aujourd'hui un chiffre d’affaires annuel de 30 millions de livres (38 millions d’euros) et la créatrice a ouvert en 2014 sa première boutique à Londres. Une success story qui ne va probablement pas s’arrêter là !