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    Le musée Soulages, un véritable succès

 

     Le 30 mai 2014, le Président de la République, François Hollande, en personne est présent à Rodez pour l’inauguration d’un musée unique en son genre, le musée Soulages. Pierre Soulages est là. Il s’agit du premier musée français rendant hommage à un artiste vivant.

 

L’édifice culturel ruthénois ouvre pour la première fois ses portes, annonce d’un fabuleux succès. En à peine six semaines, il accueille pas moins de 60.000 visiteurs soit 1.300 visiteurs par jour. Chiffre espéré pour la première année.

 

La boutique, pourtant petite, génère plus de 115.000€ de recettes au cours de ces premières semaines. La billetterie est même dans l’obligation de fermer une heure avant l’heure initialement prévue pour pouvoir accueillir correctement ces visiteurs venus à 50% de Midi-Pyrénées et à 50% du reste de la France et du monde entier.

     Un chef d’œuvre pour abriter plus de 500 œuvres de l’artiste 

 

     Le musée Soulages est un bâtiment d’une grande beauté qui vient se fondre parfaitement dans le décor du Grand Rodez, un véritable écrin de qualité. La "première pierre" de l’édifice est posée dans le Jardin du Foirail par l’artiste lui-même le 20 octobre 2010. Les plans ont été confiés quelques années auparavant à un cabinet d’architectes catalans RCR arquitectes qui ont répondu à un appel d’offres européen. Les projets proposés sont alors analysés par un jury présidé par l’architecte Paul Chemetov. Le verdict est sans appel, la proposition des Espagnols est acceptée à l’unanimité. Rafael Aranda, Carme Bigem et Ramón Vilalta sont à l’origine de ces cinq volumes abstraits en harmonie avec la nature. Ils sont faits d’acier Corten rappelant la couleur du brou de noix et de l’acier noir en référence aux oeuvres du même nom et aux Outrenoirs. Le fractionnement des volumes permet de laisser passer la lumière et de noyer le bâtiment dans le paysage. Soulages dira d’ailleurs : « Ce musée Soulages m’a plus dès que je l’ai vu. »

     L’espace intérieur consacré à l’artiste permet de saisir l’évolution de son travail. On retrouve ses premières peintures datant des années 1930 rappelant ses confrères de l’époque mais avec cette touche si particulière qui fera de lui l’artiste vivant préféré des Français. Le visiteur peut aller se perdre dans les époques, les styles, les supports.

 

     Une salle se consacre notamment aux peintures sur papier qu’il commence en 1946, celles-ci sont aussi rares que fragiles. Une partie d’entre elles sont réalisées à l’aide des brous de noix, alors généralement utilisés par les artisans et appliqués à l’aide d’outils de peintres en bâtiment. Une autre partie d’entre elles sont des gouaches réalisées par empreinte.

 

     Non loin de là, le visiteur peut retrouver les différentes estampes de Soulages. Parmi elles la technique de l’eau-forte mise au point par l’artiste  dans les années 1950, présentées en regard des matrices en cuivre. Ainsi que les lithographies, technique d’impression grâce aux pierres calcaires et les sérigraphies, techniques d’impression utilisant des pochoirs.

 

     Une salle est dédiée aux maquettes ayant permis la réalisation des vitraux de l’abbatiale de Sainte-Foy de Conques après plus de 7 ans de recherches pour trouver le verre qui selon l’artiste pourrait permettre de jouer sur la clarté et d’exprimer la vie. En 1994, les vitraux sont inaugurés à Conques, lieu du premier émoi artistique de Pierre Soulages.

 

     Les peintures sur toile viennent compléter cette donation faite au musée par l’artiste et sa femme, Colette. Parmi elles, les fameux Outrenoirs dont Soulages dira : « Outrenoir pour dire : au-delà du noir une lumière reflétée, transmutée par le noir » L’important avec ces toiles n’étant pas la couleur ou la matière mais la lumière qu’elles renvoient.

 

 

     Pierre Soulages en 5 dates clés

 

Le 24 décembre 1919 : Naissance à Rodez, ses racines :

 

« Ici, c'est plutôt un monde de sévérité et de fidélité. Quand on est ami avec les gens de Rodez, c'est à la vie à la mort. Ils sont droits, ne changent jamais d'avis. Je crois que je suis comme ça » P.S.

 

En 1947 : Les débuts à Paris.

 

Picabia lui dira de ses œuvres « Avec cela, vous allez vous faire beaucoup d’ennemis ».

 

En 1979 : L’Outrenoir et la découverte de la lumière dans l’obscurité.

 

« Je plaide pour une peinture ouverte, qui va sans se préoccuper de toute la culture que l’on a reçue. »

 

https://www.youtube.com/watch?v=TfinJkJltiI

 

 

En 1994 : Les vitraux de l’abbatiale de Sainte-Foy de Conques.

 

Il veut reproduire une « lumière métaphysique », plus de 7 ans de recherches lui seront nécessaires.

 

Le 30 mai 2014 : L’inauguration de son musée éponyme, apogée d’une carrière extraordinaire.

 

 

Article et photos: Nina Raynaud

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