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L'essence artistique du jeu vidéo

Alors qu'il y a quelques semaines je me replongeais dans les jeux vidéo de mon enfance parmi lesquels figure Crash Bandicoot sur Playstation 1, l'on m'a fait découvrir Life is strange sur PC. Le constat est frappant. Bien évidemment la qualité graphique et le réalisme ont élégamment évolué et sont aujourd'hui de rigueur. Pourtant les Sims 3 dont je reste friande n'ont pas eu le même effet que Life is strange qui renouvelle l'essence du jeu vidéo.

 

                  Ces jeux procurent des sensations tout à fait opposées. Crash Bandicoot, grand jeu à succès qui peut s'apparenter à l'image communément partagée du jeu vidéo, ballote le player entre excitation et stress et transforme le plaisir de jouer en agacement. Le principe réside en une course à la montre où seul le passage des niveaux procure satisfaction et est rapidement enrayé par des difficultés croissantes. Il faut toujours ramasser plus de pommes, pour gagner plus de "vies", découvrir des passage secrets pour gagner encore plus de pommes... et c'est un cercle vicieux. L'histoire, qui pourrait donner du contenu au jeu, peut parfaitement être reléguée au second rang car le player peut choisir de l'ignorer, choix majoritairement fait puisqu'il est dans l'empressement de jouer. 

 

Développé par le studio français Dontnod Entertainment,  Life is strange, au-delà donc du réalisme visuel, offre aux joueurs une réelle introspection. Cet hybride à mi-chemin de la série et du jeu de rôle fait la part belle au scénario. Chaque épisode, dont la sortie est espacée de 6 semaines, est introduit par des séquences filmées où le player est spectateur et s'imprègne de l'atmosphère mélancolique grâce à une bande-son folk, des monologues intérieurs et la place accordée à la nature et ses grands espaces symboles de liberté. Ces passages cinématographiques  où le temps semble s'être arrêté et l'âme apaisée sont ponctués de moments où le player devient acteur. Comme dans la vie réelle, il doit faire face à des choix qui auront des répercussions sur la suite du jeu. Petit bémol cependant quant au stéréotype de l'adolescence difficile dans un lycée américain cliché qui est tout de même compensé par bien des qualités évoquées précédemment.

 

Aux antipodes des jeux "bourrins", Life is strange fait place à la mesure et laisse le player assumer les conséquences de ses actes. Sans révéler toute l'histoire, d'autres éléments viennent acter ce désir de réalisme et de sensibilisation aux menaces et injustices de notre société (violence armée, changement climatique, influence de la jeunesse dorée) dans un esprit salvateur qui reste l'art (ici de la photographie).

 

                  Alors que 3 des 5 épisodes prévus sont sortis, Life is strange a reçu des critiques des plus positives et est notamment apprécié pour la qualité de sa narration et de sa bande originale. Laissez-vous tenter … http://steamcommunity.com/app/319630/

 

Article: Andréa Moyer

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