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     Cette semaine, on change de continent et on vous emmène à la découverte d’un autre pays avec une toute autre ambiance : le Sud du Brésil !

Et plus précisément Rio Grande Do Sul, l’Etat le plus méridional du Brésil, voisin de l’Argentine et de l’Uruguay avec qui il partage la culture gaùcha et dont la capitale est Porto Alegre, le « port heureux ».

 

     Un nom évocateur à l’image de ses habitants et de leur joie de vivre.

Mais Rio Grande Do Sul c’est un peu l’ « anti-Brésil » ou comment le touriste, qu’on est, oublie en quelques jours seulement les nombreux clichés et stéréotypes par lesquels il a été bercé d’illusions.

 

 

Cliché n°1 : le foot, plus qu’une religion, une philosophie de vie ? VRAI.

Une Coupe du Monde très bien accueillie malgré l’abatage médiatique 

 

     Bien sûr mon point de vue est peut-être faussé puisque j’étais présente lors de la coupe du Monde de foot... Mais alors que je m’attendais à voir une grande partie de la population se révolter, s’indigner ou du moins exprimer son mécontentement face aux difficultés qu’avait amené la préparation du Mondial… Il n’en était rien. Selon eux, l’heure n’était plus aux revendications mais au partage et à la fête, il était trop tard pour faire machine arrière alors autant en profiter !

 

     Pour les Brésiliens, ce Mondial restera un moment historique, plus ou moins désiré, mais qui aura eu le mérite de faire bouger les choses au niveau social, particulièrement pour les classes modestes, avec des progrès considérables pour l’Education notamment.

 

           

Un match au Brésil, un moment à part 

 

     Le pays retenait sa respiration à chaque fois que son équipe nationale était engagée dans un match.

Les bars, alors remplis, devenaient silencieux (ce qui peut constituer un choc auditif étant donné la puissance vocale moyenne des Brésiliens).

Quasiment tous les magasins, les commerces, les bureaux avaient l’autorisation de fermer les jours de match de l’équipe nationale.

 

     Une sorte de moment suspendu dans le temps où tous se retrouvent pour célébrer l’amour du foot mais surtout l’amour pour leur équipe. La fierté du football bien sûr, mais surtout la fierté d‘être Brésilien.

 

Le match face à l’Allemagne, une apocalypse à la brésilienne 

 

     Ce match a déjà dû être raconté des milliers de fois, si ce n’est plus… Vécu de l’intérieur, c’était un moment terrible, déchirant. Et c’est encore très loin de la réalité de ce jour-là.

 

     Les premiers buts contre le Brésil s’enchainaient et au fur-et-mesure je pouvais voir le visage de chacun des Brésiliens présents au Fan Fest (lieu où ils se réunissaient pour voir le match sur grand écran et pouvant accueillir des dizaines de milliers de personnes) sombrer dans une sorte de malaise et d’incompréhension.

 

     Certains se mirent à pleurer allant jusqu’à essuyer leurs larmes avec le drapeau qu’ils pensaient brandir en l’honneur de leur équipe gagnante.

Beaucoup d’entre eux prirent leur téléphone pour partager « ces derniers instants » avec leur famille.

Tous se retournaient, détournaient le regard de l’écran, posaient des questions, qui restaient sans réponse. Mais comment était-ce possible ? Une défaite, d’accord ! Mais pas une telle humiliation…

 

     Au bout du quatrième but des gens se mirent à quitter le Fan Fest. Les buts défilaient et l’endroit ne cessait de se vider. La plupart des Brésiliens partaient révoltés, dégoûtés.

 

     Alors que je décidais de partir, l’exaspération gagnant mes amis brésiliens, un mouvement de foule se déclencha, les chevaux de la police montée commencèrent à s’exciter les gens courraient, comme pour s’enfuir mais les premiers restaient bloqués aux tourniquets qui permettaient de comptabiliser le nombre de personnes sortantes. Cela dura quelques interminables secondes jusqu’à ce que le calme revienne. Comme s’ils avaient perdu la raison le temps d’un instant.

 

     Le soir même alors que j’avais connu le Brésil tous les soirs plus festif, personne dans les restaurants ou dans les bars, personne dans les rues. La ville avait été désertée, laissée à l’abandon.

 

     La réaction des Brésiliens ce soir là était à l’image de leur passion pour le football, totale et puissante, à la hauteur de leur déception pendant et à la suite de cet ultime match de l’équipe brésilienne au Mondial 2014.

 

 

Cliché n°2 : des plages à perte de vue ? FAUX.

     Le Brésil est un pays immense - en avion, il faut autant de temps pour traverser le Brésil que pour traverser l’Atlantique - (8,5 millions de km carré), presque aussi grand que l’Europe (10 millions de km carré) avec une diversité de paysages absolument incroyable. Difficile cependant à imaginer, pour nous, Européens formatés, que ces paysages soient autres que des plages ou de la forêt tropicale… Et pourtant le Sud du Brésil déroge totalement à cette règle. Rio Grande Do Sul c’est la pampa, un paysage à la limite entre la prairie et la savane. Dépaysant certes, mais assez peu exotique.

 

     La diversité de paysages induit bien sûr la diversité de climats. Ainsi au Sud il y a quatre saisons, comme chez nous, même si les étés sont beaucoup plus chauds et secs et que les hivers sont plus doux.

 

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Cliché n°3 : la cuisine brésilienne est délicieuse. VRAI. Mais elle est riche aussi..

 

     La gastronomie brésilienne est à mille lieux de nos habitudes de consommation françaises, même si elle ne correspond pas toujours aux clichés qu’on s’en fait.

 

     Les Brésiliens mangent du pop corn à longueur de journée et il y en a pour tous les goûts : à la framboise, au fromage, au chocolat, … 

     Le repas basique, que tout restaurant classique sert, s’appelle « a la minuta » et est composé de riz, accompagné de frites, agrémentées de viande en complément de deux œufs. Consistant.

 

     Dans le Sud, la consommation de viande rouge est quasi quotidienne pour ces « cow-boys » de l’Amérique du Sud. Ils partagent régulièrement des churrascos, sorte de barbecue à la broche. L’Etat est d’ailleurs un des plus grands producteurs de viande bovine au monde.

 

 

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Cliché n°4 : Favela, drogue dure et corruption ? VRAI et FAUX.

 

     Dans le sud du Brésil, les favelas sont plutôt rares, s’agissant de l’Etat le plus riche de cet Etat fédéral qu’est le Brésil. Les quartiers les plus pauvres des villes, bien qu’étant des favelas à part entière ne sont pas nommés comme tel. Une façon peut-être pour eux de se persuader qu’ils n’obéissent pas à ce « système à deux vitesses » qui définit le Brésil.

     La pauvreté est présente dans les villes mais elle n’est pas plus choquante que chez nous, à moins peut-être de sortir des sentiers battus, d’aller dans les campagnes. Certains affirment aussi que l’arrivée du Mondial a été accompagnée d’une sorte de « nettoyage »

 

     Drogue dure, je ne peux dire, drogue douce, ça c’est sûr...

 

     La corruption reste le grand mal du Brésil comme en témoigne de nombreuses enquêtes. Les Brésiliens en ont conscience et le déplorent.

 

 

 

 

Cliché n°5 : au Brésil, on prend son temps ? OH OUI !

 

     Attendre une demi-heure son bus en pleine heure de pointe, c’est normal. Faire une réunion d’une journée alors qu’une heure suffirait, c’est normal. Faire la queue une heure au supermarché, c’est aussi normal.

 

     A tel point qu’à certain moment quand je leur demandais ce qu’on attendait, et ils étaient incapables de me répondre.

Une attitude qui peut paraître désinvolte mais qui en fait cache un certain hédonisme.

 

 

 

Cliché n°6 : l’hospitalité des Brésiliens ? INCROYABLE !

 

     Tellement qu’elle en est indescriptible.

L’accueil, les sourires, les rires, les fous rires, la complicité, l’aisance, la proximité, la chaleur, la compassion, l’aide, la simplicité, … Cette hospitalité, cette joie de vivre, à elles seules, font du Sud du Brésil une expérience au-delà de toutes attentes. Les clichés sur le Brésil sont nombreux mais qu’importe leur véracité, les Brésiliens font de leur pays un des endroits les plus magnifiques…

 

 

Article et photos: Nina Raynaud

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