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     Rares sont les villes en Espagne qui peuvent se targuer de n’avoir aucun chômage, surtout quand la moyenne nationale avoisine les 24% .  Et pourtant… Une petite ville Andalouse, près de Séville semble être une véritable utopie communiste.  Depuis 1978, son maire Juan Manuel Sánchez Gordillos dirige cette expérience fondée sur une idéologie gauchiste.

 

     Après de nombreuses actions, la ville a obtenu près de 1200 hectares qui ont par la suite été redistribués. Ses habitants (la ville compte un peu plus de 2600 personnes) travaillent majoritairement dans la coopérative de la ville. En soit, la terre appartient à tout le monde. On y produit des fèves, des artichauts, des poivrons et de l’huile qui sont vendus en Espagne mais aussi en Italie. Dans la ferme, les salaires sont identiques quelle que soit la fonction, et les horaires le sont également (environ 39h par semaine). Les bénéfices sont immédiatement réinvestis. 

 

     Si vous construisez votre maison vous-même, la ville vous donnera un terrain gratuitement, et grâce à un accord avec la région Andalouse, il est même possible de se voir prêter du matériel et de la main d’œuvre. Les maisons attribuées, identiques, ont un loyer fixé à environ 16 euros par mois.

L’école est principalement basée atour des pratiques agricoles et de l’éducation civique. Il n’existe par ailleurs aucun policier. La municipalité accueille les plaintes, et compte davantage sur la conscience collective pour éviter les délits.

 

     Les décisions de la ville sont prises lors de grandes assemblées où l’on vote à main levée. Tout y passe : le logement, les impôts, l’emploi… On assiste donc à une véritable démocratie directe. La mairie prend en charge de nombreux coûts comme l’accès aux infrastructures sportives, la moitié de la taxe d’habitation.. La garderie ne coûte que 12 euros par mois, repas compris. Il existe un restaurant communal où le plat est à 1euro. L’eau potable est accessible pour 5 euros par mois, un forfait fixe depuis 40 ans. Une chaîne de Télévision associative a aussi été mise en place et il est possible pour tous les habitants d’y passer.  Enfin, de grandes fêtes sont organisées par des volontaires avec des buffets gratuits, elles peuvent durer plusieurs jours. 

Juan Manuel Sánchez Gordillo, le maire leader de Marinaleda

(crédit photo/www.larepublica.es)

Une réelle utopie pour tous ?

 

     Ce petit village commence à faire parler de lui et beaucoup de monde arrive dans l’espoir de trouver un travail ou de vivre l’expérience. Malheureusement les conditions pour y travailler ont été durcies. Il faut par exemple être domicilié dans la ville pour bénéficier d’un travail.

De plus, même si la ville présente un certain succès, il semble que la municipalité ne puisse pas fournir de réelles données sur le chômage. La crise est passée par là et il n’y a officiellement que 199 contrats temporaires et agricoles, sur une population de 2800 habitants.

 

Quelques polémiques accusent la ville de ne vivre que des aides fournies par l’Etat, cependant il est établi que Marinaleda reçoit même moins que la moyenne nationale.

 

     Enfin, les jeunes du village se sentent moins impliqués dans un système qui leur semble normal. Les technologies, et les professeurs qui ne sont pas forcément adeptes de ce modèle, leur apportent une vision plus critique des valeurs « communistes ». Les habitants craignent pour la relève, surtout quand le maire, Juan Manuel Sánchez Gordillo, sera amené à partir. 

Les armoiries de la ville

Article: Marine Fruchard

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