Bord'erline
Sartre disait : « La patrie, l’honneur, la liberté, il n’y a rien : l’univers tourne autour d’une paire de fesses, c’est tout… ». Quel visionnaire !
En effet, depuis quelques mois voire quelques années, il semble que la scène « artistique » et le monde des célébrités soient à l’origine d’un nouveau phénomène. Il est communément admis que ce milieu est dirigé par des diktats physiques reposant sur une conception universelle et surnaturelle de la beauté. Les célébrités sont perçues comme les précurseuses des tendances à venir, et notamment physiques... Kate Moss et sa frange, Cara Delevigne et ses sourcils épais, etc. Récemment, il ne nous a pas échappé qu’elles se consacraient à une partie de leur anatomie en particulier. Il s’agit, comme vous l’aurez compris, des fesses…
Des culs, partout des culs !
Le constat s’applique tout particulièrement au monde du disque avec la sortie à quelques semaines d’intervalle de deux chansons et, par conséquent, deux clips, consacrés aux fesses donc. Le premier clip à sortir est celui de Nicki Minaj, le 19 août 2014. Il est jugé « sulfureux » selon certains ou « ultra-sexy » selon d’autres. Une chose est sûre, on ne voit que ça… De face, de profil, dans l’eau, … Les images sont plus qu’explicites et les paroles aussi :
« Oh my gosh, look at her butt.
Yeah, he loves this fat ass
Yeah ! This one is for my bitches with a fat ass in a fucking club »
Extrait qui se passe de traduction. Et si vous ne faites pas encore partis des 289 millions de personnes à avoir vu le clip :
Quelques jours plus tard, on découvrait un autre clip d’une autre chanteuse, encore plus explicite (oui c’était possible !). La chanson est sobrement intitulée « Booty », « cul » en français. Et le clip est une succession de plans mettant en scène la rencontre des deux fessiers des deux stars (ou de leur doublure…). Succès plus mitigé :
L’obsession pour cette partie si particulière de l’anatomie a même franchi les barrières du star system pour tomber dans la vie quotidienne avec une série dédiée aux enfants mettant en scène… des fesses. Sans sexualisation, bien sûr.
http://www.canalj.fr/La-tele/Dessins-animes/Sprout-a-craque-son-slip/Videos/Episodes
La fesse, un paradoxe.
Cette partie de notre corps est, en effet, très particulière, notamment du fait de sa position. Personne ne peut la voir directement, alors que le reste du monde peut l’observer allègrement. Fait de frustration permanente pour la plupart des individus.
Elle n’est pas censée être, un objet de désir et de plaisir.
Pourtant son pouvoir érotique est une évidence, Godard l’avait bien compris :
Mais elle est surtout un paradoxe à part entière puisqu’elle est à la fois objet de violence et d’érotisme :
« Depuis les confessions de J.J. Rousseau, il est connu de tous les éducateurs que la douloureuse stimulation de la peau des fesses est une des racines érotisantes de l’objet passif de la cruauté (masochisme) » Freud.
Un phénomène sociétal.
Il y a quelques années, et pendant des décennies, un des critères de féminité était la taille de la poitrine qui se devait d’être généreuse. Aujourd’hui les choses ont changé comme l’explique le chirurgien esthétique Claude Dardour :
« La mode des gros seins est passée depuis dix ans. Même dans les films pornos, on ne voit plus d’actrice avec des poitrines démesurées. »
Non, aujourd’hui, la mode c’est, un gros cul, et alors que les Brésiliennes et les Américaines étaient championnes toutes catégories des implants fessiers pour augmenter la taille de leur derrière, il semble que cette pratique soit en pleine progression en Europe et aussi en France.
En attendant, pour celles qui ne sont pas encore rassurées par cette nouvelle tendance :
Ces clips vidéo s’inscrivent dans une tendance assez récente dans le monde des célébrités et initiée par les fesses les plus connues au monde, celles de Kim Kardashian. Elle les aurait même assurées à 21 millions de dollars. Elle a même créé récemment le buzz avec la couverture du magazine "Paper" qui confirme son statut...
