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     De Marfim e carne est annoncé comme un ballet de danse. Cela serait bien réducteur de le résumer à cela. Toujours dans le cadre du festival bordelais Nov’art, qui bouscule les codes classiques des arts de la scène, le TnBA propose de découvrir une de ses coproductions que la chorégraphe, Marlene Monteiro Freitas qualifie de « bal des pétrifiés ».

 

     La mise en scène est brute. Une scène noire sur la scène, elle-même surmontée d’une autre scène aux dimensions réduites. Quatre micros se tiennent devant à gauche. Derrière un fond blanc voire translucide glace le décor. Ils sont sept sur scène : quatre danseurs pour trois musiciens. En réalité, aucun d’eux ne peut se cantonner à un rôle. Ils sont sept performers sur scène. Chacun tape du pied sur la deuxième scène, vêtu  de ce qui s’apparente à un peignoir de boxe. Annonce d’un combat ? Le public s’installe rapidement, curieux, intrigué par cette entrée en matière.

 

     Le spectacle commence et les contorsions, les coups de timbales et les grimaces s’enchaînent. Ce n’est plus de la danse mais de l’expression corporelle qui déploie un message puissant. Comme à son habitude la chorégraphe dépasse les limites du ballet de danse en prenant le corps de ses danseurs pour des instruments artistiques qui personnifient des êtres tout en nuance et en profondeur.

 

     La musique est rythmée, entraînante et surtout éclectique. Les danseurs chantent, miment, jouent la comédie, récitent des textes en anglais.

 

     Le public est parfois septique. Notamment lors de moments de pause ou encore lorsque les danseurs quittent la scène en saluant pour, en réalité, continuer le spectacle. Certains spectateurs quittent la salle prématurément sans doute hermétiques à cette expression. Ceux qui restent sont fascinés et absorbés.

 

     Une belle production qui dérange et interroge autant qu’elle émerveille.

 

 

     Distribution 

     Chorégraphie : Marlene Monteiro Freitas

     Avec : Andreas Merk, Marlene Monteiro Freitas, Lander Patrick, Betty Tchomanga

 

Article: Nina Raynaud

 

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