
Si vos amis parisiens ont pourri votre fil d’actualité FB de photos de la Color Run le week-end dernier (si si cette course hors de prix où vous payez pour trottiner en recevant de la poudre plein la gueule pour imiter les holi party indiennes), sachez que c’était en Aquitaine que tout se passait, lors de la Frappadingue Aq Xtrem (rien que ça).
Pour 5 euros de plus, un programme haut en couleur: 12km de course dans les vignes et 40 obstacles. Notre équipe du Bord’erline (entièrement féminine) a testé, et largement approuvé.
Vos amis parisiens ont dû se targuer d’être des Finishers, et on peut comprendre que 5km en mangeant de la poudre végétale ce n'est pas forcément évident. La Frappadingue c’est un peu le même principe, pas de véritable gagnant, le seul but est de finir sans trop se blesser et avec son équipe au complet, le chrono s’arrêtant quand lorsque le dernier de l’équipe franchit la ligne d’arrivée.

Crédit photo Marc Devins, Frappadingue Aq Xtrem 2015
Il faut préciser qu’en moyenne il n’y a que 25% de filles, les équipes entièrement féminines sont donc assez rares. Heureusement pour nous, l’esprit d’entraide était tellement poussé qu’il y avait toujours une main tendue pour nous sortir d’un fossé boueux ou nous aider à escalader des parois glissantes.
Notre but ? Prouver qu’en étant des sportives du dimanche, la course était quand même largement accessible. Et bien c’est presque vrai. Nous sommes arrivées bien naïvement le jour J, en petit short et débardeur (par peur de couler), grelottantes et stressées sans trop savoir ce qui nous attendait (« Il paraît qu’on va devoir sauter dans le port »). Une naïveté qui nous a sans doute sauvées, je l’avoue. Notre vague, une des dernières a quand même eu le mérite d’être un peu plus ensoleillée que les autres. Manque de bol, l’animateur nous a directement ordonné de sauter dans l’étang et de faire le départ en rampant (quoi de mieux que de commencer plein de boue). S’en sont ensuivies trois longues heures de course/marche, de sauts, d’escalade, de ventriglisse géant, de décharges électriques, d’extirpation, de crampes, de nage, et de mini blessures en tout genre (la vidéo récap’ que l’on peut voir sur la page officielle parle d’elle-même). L’ambiance était au top et pas l’ombre d’un esprit de compétition.

Crédit photo Marc Devins, Frappadingue Aq Xtrem 2015
Depuis quelques années les courses à obstacles sont en plein essor (à Bordeaux on a pu assister à l’Adren’addict en début d’année). Tout droit venues des Etats-Unis (appelées les Mud Run), il est assez facile de reconnaître l’influence du fameux parcours du combattant militaire. Leur succès n’est plus à prouver, certaines courses (comme les Frappadingues) affichent complet au bout de quelques semaines. Ce sont des parcours que les grands sportifs choisissent par défi personnel mais qui attirent de plus en plus de groupes d’amis, plus ou moins sportifs, les plus costauds aidant les plus faibles. Chaque équipe vient avec son nom, son déguisement et se forge un solide esprit d’entraide. Une expérience qui reste dans les têtes et rapproche les gens.
Attention toutefois à bien choisir sa course, elles fleurissent en France mais sont assez inégales. Certaines comme la Frappadingue, la SoMad ou la Strongmanrun ont fait leurs preuves (et sont souvent victimes de leur succès, le nombre de fidèles ne cessant d’augmenter) tandis que d’autres affichent des prix exorbitants peu justifiés.
Nous avons terminé sales, épuisées, courbatues, mais fières et entières. En rentrant quelques messages sur nos portables « Ah oui t’étais à la Color Run ? ».
Article: Marine Fruchard