En ce début 2015, le C.A.P.C., institution culturelle bordelaise qu'on ne présente plus, offre trois nouvelles expositions, dont deux faisant partie de programmations qui s’étaleront sur l’ensemble de l’année. Le vernissage a eu lieu ce jeudi 22 janvier pour mettre à l’honneur des artistes reconnus mondialement et qui questionnent sur des thématiques sociologiques, politiques voire philosophiques.
Ce qui ne sert pas s’oublie
Le titre de l’exposition est, à lui seul, intrigant et énigmatique. Il a comme une résonance poétique. Pourtant le sujet traité n’a rien de très lyrique, ou si justement. De manière générale et avec des artistes différents, l’exposition interroge la matérialité des objets. En effet, chaque objet au cours de son insipide trajectoire engrange un certain nombre d’éléments qui bâtissent un historique personnel. Cette insipidité est dès lors ambiguë et biaisée par le sens qu’on est amené à donner à ces objets. Les artistes, tour à tour, réalisent un travail sur la signification, c’est-à-dire ce qui donne du sens. L'évolution temporelle des salles permet la diversification des supports.
Les artistes se nomment Mathieu R. Abonnenc, Sven Augustijnen, Mariana Castillo Deball, Sean Lynch, Pauline M’Barek, pour ne citer qu’eux.
Mes deux coups de ♡
Vandy Rattana : Monologue

Il s’agit là de la première exposition d’une série de quatre qui suivra en 2015 et proposée par le commissaire Erin Gleenson dans le cadre du programme Satellite 8 « Enter the Stream at the Turn ».
Le nom du programme est directement inspiré d’un proverbe khmer puisqu’en effet, il est tinté des influences et des couleurs sud-asiatiques avec quatre artistes respectivement originaires du Cambodge, de la Thaïlande et du Vietnam. L’espace qui leur est consacré est alors une fenêtre d’expression grâce à laquelle ils se jouent du joug qu’est la censure. L’Art devient simultanément personnel et universel notamment par leurs créations de leurs propres codes.
Le premier des quatre artistes à être mis à l’honneur est Vandy Rattana, né en 1980 au Cambodge. Aujourd’hui, il vit et travaille entre Phnom Penh, Paris et Taipei. Cet amoureux de la culture cambodgienne constate son cruel manque de documentation et décide ainsi de se lancer dans la photographie. Grâce à cette dernière il développe tout d’abord un intérêt pour le quotidien puis se tourne vers la vidéo avec laquelle il dérive vers la philosophie. Il a notamment été exposé au Musée Guggenheim de New York.
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Harun Farocki : Comparison Via a Third

« Faroki02 » par Андрей Романенко — Travail personnel. Sous licence CC BY-SA 3.0 via Wikimedia Commons - http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Faroki02.jpg#mediaviewer/File:Faroki02.jpg
Tout au long de l’année 2015, le C.A.P.C. a décidé d’inviter des artistes d’horizons différents et s’interrogeant sur des thématiques socio-politiques. Leur perception est transformée par leur outil de travail, la caméra. Cette programmation porte le nom de « L’Ecran : entre ici et ailleurs ». Des films sublimant l’essence de l’image loin des artifices ordinaires.
Les deux premiers mois sont consacrés à l’artiste Harun Farocki décédé en juillet 2014. L’œuvre présentée date de 2007 et reprend sa thématique de prédilection : l’exploration d’un « entre deux ». Il était un artiste reconnu mondialement comme en attestent ses participations à la Biennale de Venise en 2013 et ses collaborations avec le MOMA en 2011 et le Tate Modern en 2010 parmi beaucoup d'autres.
Article: Nina Raynaud



