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Bombes ATOM(iques)

 

Rencontre avec le groupe pop-rock aux influences électro qui se fait depuis quelques années une place sur la scène bordelaise: ATOM. 

 

 

La fin de l’après-midi approche lorsque j’arrive au Sherlock Holmes. Intimidée, on s’attable en terrasse. « Toujours vêtus de noir ! » je leur lance. « Toujours, même s’il fait chaud » s’exclame l’un des deux jeunes garçons avec un sourire. Bredouillante, je commence mes questions et une atmosphère des plus sympathiques s’installe. Journaliste en herbe, mon amie Nina, nouvelle au Borderline, vient à son tour s’attabler, interviewer et prendre quelques clichés.

 

Mais qui sont-ils ?

ATOM, c’est 4 jeunes passionnés. L’amitié qui lie Pierre (chant, guitare) et Nicolas (batterie), aka « Mam », prend un virage passionné lorsqu’ils décident de vivre de leur musique. Tous deux autodidactes, Nicolas a à son actif plusieurs expériences de groupes (Wendy, Riot Dolls) qui selon ses dires lui ont été bénéfiques. Leur nouveau projet, ATOM, entamé, ils recrutent Thomas (guitare clavier) et une succession de bassistes les accompagnent dans leur bonhomme de chemin jusqu’à la rencontre de Manuel (basse, clavier), élève à l’IREM musique de Bordeaux, en septembre 2013. Du haut de leur vingt ans à peine, leurs parents pourtant loin du circuit artistique, à l’exception de Manuel dont le père est percussionniste, les soutiennent ce qui est une opportunité rêvée dans la morosité de cette génération. Ils enchaînent les tremplins et autres apparitions musicales dans la région bordelaise, travaillent sur un nouvel EP, soignent leur com’ et font leur ascension sans se précipiter. L’âme artistique se veut prendre du temps pour donner de sa superbe.

BDL |  Les voyages font-ils partie de votre projet ?

En chœur : « On n’a pas les thunes ! » [rires]

Nicolas : «  Hormis Bordeaux qui, disons-le, reste lourd pour faire de la musique, on a déjà joué au Gibus à Paris, mais se lancer dans des tremplins parisiens a un coût et on n’est pas sûrs d’en ressortir gagnants. On a une certaine notoriété à Bordeaux après avoir joué dans des salles comme le Bootleg et la Rock School Barbey dont on ressort grandis. L’Angleterre nous fait envie bien entendu en tant que berceau du rock, mais ce n’est pas la priorité à l’heure actuelle. Il faut avoir des grosses couilles pour y aller au p’tit bonheur la chance, pour l’instant elles n’ont pas le calibre souhaité. [rires] Plus sérieusement, l’argent qu’on arrive à mettre de côté nous sert exclusivement à enregistrer et progresser vers un album ».

BDL |  Be Borderline…

Nicolas : « J’ai déjà roté dans un micro pendant les balances, alors qu’il y avait du monde ! Et aussi raconter une blague sur une pute à l’Iboat. »

Pierre : « Ah c’était assez épique ça ! C’était notre troisième concert, à l’Iboat et ma guitare s’est complètement désaccordée au milieu de notre prestation. Je file au fond de la scène pour y trouver mon matos, ma case avait disparue. Alors je traverse le public pour la chercher au fond de la salle mais en vain. Nicolas a alors dû meubler et a fait marrer toute la salle en lançant un simple « Alors c’est l’histoire d’une pute… ». J’ai fini par accorder ma grat’ à l’oreille, [sourire] et oui le géni s’est emparé de moi ! [rires]

 

BDL | Vous n’avez jamais été dans un état second lors de vos prestations ? C’est assez récurrent dans le monde du rock…

Pierre : « Je suis clairement anti-drogue. Je ne pense pas qu’on ait besoin de ça. La pression qu’on peut avoir avant de jouer en public c’est un bon stress et ça fait partie de notre performance. J’ai une fois joué de la guitare en étant alcoolisé lors d’une soirée entre amis et Nicolas m’a lancé « plus jamais ça ! » [rires]

 

BDL |  Chanter en anglais, quelle vocation pour vous ?

Nicolas : « Notre style de musique (new wave) nous l’impose, ça va de soi. Il est très dur de chanter du rock en français, il n’y a qu’à regarder le nombre de groupes qui s’y colle. On a dû une fois composer en français dans le cadre d’un tremplin et Pierre a dû changer sa manière de chanter, dans le style parlé de Fauve. En quelque sorte notre musique perd tout de suite de son essence. »

BDL |  Que pensez-vous du rock français aujourd’hui ?

Pierre : « Mmmh, BB Brunes ? Kyo, Superbus… »

Nicolas : « Ce n’est pas vraiment du rock. Je n’arriverai pas à citer un groupe actuel, le rock français qui chante en français est assez inexistant. Le seul qui ait du sens au nom du rock français reste pour moi Noir Désir. »

BDL | Pierre je retrouve dans ta voix un air de Depeche Mode (timbre, voix solennelle, atmosphère, accent), est-ce inné ?

Pierre : « Il m’a copié ! [rires] Non, je plaisante, on ne me l’avait jamais dit. D’abord c’est un grand compliment que d’être comparé à un groupe de cette envergure. Ce n’est pas une inspiration première même si elle en fait partie. Clairement j’ai travaillé ma voix ce qui concourt à donner cette atmosphère new wave de notre groupe.

 

BDL |  C’était un rêve de gamin d’être artiste ?

Pierre : « Petit je voulais devenir boulanger parce que j’aimais le pain ».

Nicolas : « Moi policier, pour taper les gens ! » [rires]

Pierre : « Nos parents se sont montrés compréhensifs et sont d’un grand soutien. On les remercie pour ça, et pour avoir écouté de la bonne musique lorsqu’on était gamins : Queen !

Nicolas : « Genesis pour moi ! » Manuel est le seul à avoir grandi dans un milieu familial très ouvert à la musique. Son père est percussionniste, du coup à chaque prestation Manuel n’hésite pas à me faire un debrief.

 

BDL |  Que pensez-vous des émissions TV (The Voice, Nouvelle Star…) ? Vous-vous y lanceriez ?

Pierre : « On aime beaucoup la Nouvelle Star car ce sont des gens qui n’ont aucune expérience, ont du talent et peuvent ainsi évoluer de manière spectaculaire. The Voice est intéressant aussi mais ce sont des artistes déjà complets qui y atterrissent. En tout cas je ne dirais pas non au coach Pagny ! [sourire]

Nicolas : « On regarde de manière très ponctuelle ce genre d’émission mais ça a ses avantages. Je ne pourrais pas y participer en tant que batteur [rires] mais on en a déjà parlé pour Pierre.

Pierre : « Je ne suis pas très chaud ».

BDL |  Last but not least… Quels plans pour l’avenir ?

Nicolas : « On jouera le 17 juin à l’Iboat pour la 1ère partie de Trust. » (Pour les places c’est par ici)

Pierre : « Notre second EP sortira en septembre. On va mettre notre musique disponible sur Itunes, Deezer et balancer les bails ! »

Nicolas : « A part ça concernant l’évolution propre du groupe, on aimerait pourquoi pas ajouter un membre qui joue exclusivement du synthé mais comme on l’a vu pour notre bassiste, la bonne rencontre peut demander du temps.

 

BDL |  En parlant de rencontre, avez-vous pensé à une voix féminine ?

Pierre :  Encore une fois tout dépend des conditions, il faut une chanson qui s’y prête et trouver la bonne collaboration. Au pire, je peux serrer les couilles de Nico très forts  pour qu’il chante aigu mais je ne pourrai alors plus jouer ! » [rires]

 

 

 

Article: Andréa Moyer

Photo: Nina Raynaud

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