Bloom, l'interview
Groupe de musique bordelais, ces 4 garçons se mettent difficilement dans une case de style musical. Nous les avons rencontrés 10 jours après la sortie de leur premier EP lors d’une interview co-organisée avec l’association radio de Kedge BS : Start Hit. Nous avons cherché à les découvrir et glaner quelques infos croustillantes.

Présentez-vous succinctement, présentez votre parcours?
Moi, avec la voix chaude et aphrodisiaque c’est Antoine. (Rires) (Bassiste et clavier)
Moi, c’est Morgan. (chanteur, clavier et guitare)
Moi, la voix grave et suave, c’est Hugo. (guitare, clavier et chœur)
On peut présenter le 4ème membre, qui n’est pas là, Jérémy, est à la batterie.
On lui fait un gros bisou.
Racontez-nous un peu plus comment vous avez commencé à faire de la musique, plutôt bande de copains qui répétaient dans le garage ensemble ou rencontre plus tardive dans des bars ?
M. : On faisait tous de la musique de notre côté puis j’ai rencontré Antoine en soirée. Les gens avec qui je faisais de la musique n’avaient pas forcément les mêmes objectifs que moi. Sur les cendres de mon ancien groupe on a commencé à faire de la musique tous les 2 puis on a rencontré Jeremy. Il nous manquait un guitariste, Hugo jouait avec son ancien groupe. On a sympathisé puis quand son groupe a splité il est venu tout naturellement vers nous. C’est comme ça que Bloom a commencé !
Concernant les influences, quelles reprises travaillez-vous ensemble ? Quels sont les groupes qui vous influencent ?
M. : On n’a jamais fait de reprises.
H. : On y pense, des fois, ça nous fait triper, dernièrement on a essayé de reprendre Bourgeois de Phoenix.
A. : On avait repris aussi Love letters de Metronomy.
M. : C’est extrêmement exceptionnel !
A. : Pour des sessions acoustiques plutôt…
H. : Chacun a plutôt ses influences, moi c’est plutôt Foals, très inspiré de leur énergie et de leur jeu de guitare. Je pense à Phoenix, Franz Ferdinand…
A. : Two Door Cinema Club
M. : Metronomy, Tahiti 80, House de Racket…
Comment qualifieriez-vous votre style de musique ? Ce sont des adjectifs comme Electro Pop, Indie, Rock Alternatif qui me viennent en tête personnellement.
Le groupe “Les Hurlements de Léo”, groupe bordelais lui aussi, avait trouvé les adjectifs Java Post Punk ... comme quoi, on n’est jamais à l’abri d’une petite originalité.
M. : On a notre propre style à nous : c’est de l’indie swag électro soin. Mais à la Fnac ils nous ont dit que ça allait pas être possible, ils nous ont mis à « groupes locaux »…Souvent, on nous demande quel est notre style. Les styles ça s’entrecroise, il n’y a pas de style. Les groupes évoluent et ils ont des styles différents. Plus intéressant de chercher les influences que les styles de musique.
Petit test pour voir à quel groupe vous vous identifiez le plus ?
Plutôt Mumford & Sons ou The Kooks ? The Kooks
Real Estate ou Foster The People ? Foster The People
MGMT ou Local Natives ? MGMT
Django Django ou Phoenix ? Phoenix
Grizzly Bear ou Foals ? Foals
Chantal Goya ou Gilbert Montagné ?
A. : Gilbert carrément, enfin pour moi !
M. : Tu déconnes mais j’hésite vraiment… Gilbert a commencé en tant que Lord Thomas, sa meilleure chanson c’est Fool.
Vous avez dit dans l’interview des Inrocks que votre premier EP transpirait les vibrations urbaines. Qu’est-ce qui vous fait vibrer à Bordeaux ? « the place-to-be in Bordeaux selon vous ? »
M. : J’aime Bordeaux dans son intégralité, est-ce qu’on peut citer un endroit ?
Après, on est jeunes, on boit, on sort, on va dans différents endroits. Je pourrais parler de L’IBoat, par exemple. On a créé une chanson « Dancing to Close to the Sun », qui a été inspirée des soirées passées à l’IBoat. Un des lieux où on aime bien passer du temps.
Un des lieux qui pourrait nous intéresser ? Les Quais ou Saint Pierre.
H. : Moi, c’est la Place du Parlement, c’est celle qui a le plus l’esprit d’une place. Les pierres au sol, l’après-midi avec le soleil qui vient se coucher d’une certaine manière.

Votre EP : Neon Cityscape
La pochette de l'EP a été réalisée avec une photo d'Igor Koshelev à Saint-Pétersbourg: Une connaissance ? Sinon, pourquoi ce choix ?
M. : On le connaît très bien, on était à la maternelle avec lui, à Saint Péter, « Saint Pet » comme on dit entre nous…
A. : Plus sérieusement, non, c’est pas une connaissance.
M. : On l’a contacté via internet.
H. : On faisait différents tests et, à un moment donné, on est tombé sur cette photo. Une vraie ambiance. Ça nous a plus.
M. : La fille est nue mais le premier truc qui nous a plu, c’est la lumière, l’ambiance qui sort de la photo. La lumière habille le corps de Maria. C’est un mélange de tout ça qui nous a fait choisir cette photo ? Double lumière… Rouge plus intime…
J’espère que vous avez récupéré le numéro de Maria ?
M. : C’est en pourparlers !
Le moment le plus Bord’erline de la préparation de votre EP : le plus improbable, décalé? Le plus drôle et pourquoi ? Un moment choc qui vous a marqué ?
H. : Ce qui m’a marqué, c’est le dernier jour de la collecte Ulule et c’était la folie !
A. : On était à 50€ et on est passé à 10 000€ !
H. : On a explosé le budget, on est arrivé à 140% de notre objectif !
M. : D’après ce qu’on nous a dit, c’est le cas pour tous les projets mais dès qu’on le vit, c’est diffèrent. Ca nous a agréablement surpris…
M. : Antoine qui fait le café !
H. : C’est pas mal ça…
H. : La raclette au studio !
M. : Ah ouais carrément ! On s’est pris un trip dans notre studio il y a une cuisine derrière où on a fait une raclette et on a mis du yodel (chant provenant du Tyrol). C’était improbable. Quand on est en studio, on est entre nous, on a la tête dedans, on est dans notre bulle. Ce soir-là, on a un peu pété notre câble !
Du coup, qui yodle, le mieux ?
A : C’est Jeremy mais malheureusement il n’est pas là…
M : Il est champion de France, Vesoul 84, très très grand, médaille d’or !
Quand on parle d’autofinancement, on pense à Fauve. Ça vous dirait de tout faire vous-même comme eux, ou vous pensez à vous faire signer par un label ?
A. : C’est ce qu’on fait pour l’instant. Question label, je ne vais pas te cacher que, oui, mais après ça dépend quel est le discours des deux parties. Mais pourquoi pas… On ne veut pas griller d’étapes, on se concentre d’abord sur la musique qu’on fait. Ce n’est pas la finalité du truc. On verra en fonction des opportunités qui se présentent pour l’instant on prend ce qu’on nous donne, on a toujours été surpris parce qu’il nous arrivait. Si ça doit arriver, ça arrivera…
Et des dispositifs comme la pépinière du krakatoa ce sont des choses qui vous intéressent ?
A. : Oui ! On est en plein dedans, sans en dire trop donc voilà…
M. : A Bordeaux on a vraiment de la chance, on a plein de tremplins, de smiles…
H. : Bordeaux, c’est un microcosme, il y a plein de chances !
Y a des instruments sur lesquels vous préférez jouer ? Des amplis qui vous font rêver ? Saturation légère, pas trop d’aigu et de grain. Et ce qu’il y a un son caractéristique ?
M. : H et moi on joue sur Télécaster et je pense que c’est ça qui joue beaucoup. Je ne changerai jamais de modèle. Si on parle technique, je joue sur une Télécaster 52 et sur une Delux 72 (son plus gras et plus rond).
H. : Moi, je joue sur une Télébara. En terme de son, je joue beaucoup de pédales aussi. J’utilise pas mal de délais. Je crunche légèrement et ça donne une espèce de chaleur au son.
M. : Moi, j’aime bien jouer avec des chorus, ça englobe le son, plus de profondeur.
Et pour les projets ? La RSB, L’IBoat dernièrement, et après ?
A. : En dehors de Bordeaux !
Start Hit : L’Olympia ?
A. : C’est en dehors de Bordeaux, donc oui ! (rires) Le but dans les prochains mois, après avoir beaucoup joué sur Bordeaux, c’est d’aller ailleurs, nous exporter.
M. : Sans oublier Bordeaux !
Bord'erline : Des choses déjà fixées ?
A. : Pour l’instant, non. C’est en pourparlers ! Faire un clip aussi ! Ca reste la priorité.
Dans 5 ans, est ce qu’il y aura un album ?
M. : Je ne sais pas ce que je fais demain donc dans 5 ans … ! Mais je pense que c’est ce qu’on veut. Faire un album et avoir un label. Après, est-ce que dans 5 ans on en sera là…?
Comment décririez-vous votre public bordelais ?
M. : Vu qu’on n’a pas joué ailleurs, il est difficile de décrire le public bordelais mais ce qui est certain c’est…
H. : Il est chaud !
A. : Amateur de musique.
M. : En tant que bordelais, jouer à Bordeaux ça reste chez nous. Je suis très attaché à ma ville de Bordeaux.
Ca vous laisse encore des défis de jouer « à domicile » ?
H. : A chaque fois, on essaye de modifier notre set, on fait évoluer nos sets…
M. : On aime bien faire des sets. Les gens qui viennent nous voir, viennent nous revoir donc on aime bien modifier des trucs, faire des tests que ce soit dans les chansons ou dans l’attitude : les faire participer dans des moments différents. Même quand tu joues devant tes potes ce n’est jamais acquis !
H. : Surtout quand c’est devant tes potes !
M. : Il faut créer l’osmose, il faut créer quelque chose. On est là pour s’amuser, et chaque concert il faut que le public s’amuse, donc c’est jamais acquis. Chaque concert est différent.
En mode "Boîte à Questions": Est-ce que vous pouvez donner une identité à chacun ? Qui est le plus fou d’entre vous ? Le boulet du groupe ?
M. : En vérité, on ne peut pas vraiment s’en rendre compte, c’est les gens de l’extérieur qui pourraient dire ça.
H. : On est tous dans le même délire.
A. : A des moments différents, on se relaye.
H. : Quand on part dans un délire, tout le monde suit. La fois d’après, c’est un autre !
M. : Je vais être un peu sérieux. La musique est quelque chose qui est très important, et vu qu’on joue ensemble, on partage quelque chose de très intime, c’est comme les couples… On est frères un peu.
Est-ce que vous donnez des surnoms à vos instruments ?
M. : Moi, je ne comprends pas cette manie de donner des noms aux instruments, ça fait un peu « kikou », enfin, plutôt « beauf » même. Je donne des noms à ma voiture, parce que c’est rigolo. Je donne plus de personnalité à ma voiture qu’à ma guitare. Pour moi, c’est outil de création, comme un stylo,…
A. : Non, non, moi, je ne nomme personne !
Pour finir, Votre bon plan de la semaine ?
M. : Intéressez-vous aux groupes à Bordeaux, on a plein d’assos de tremplins, du coup il y a énormément de groupes qui émergent. Y a un vivier de fou !
Les petits groupes locaux, c’est peut être les groupes de demain au Zénith, à l’Olympia ou au stade de France !
Des noms ?
Bengal, Atome, John and the Volta, Ariel Ariel, Pendentif, Botibol, Girafe,… Ya pas vraiment de grosses salles. L’Arena en construction pour 2017…
M. : Je peux citer deux lieux le Chicho et l’Antidote, c’est cool tu peux y manger, les gens sont cools c’est assez accessible pour y jouer. C’est petit, au bout de 15 potes c’est rempli.
Nous aurons le plaisir de partager un moment avec eux lors du dévoilement du Cannelé d’Adresse au cours du mois de mai.
Nous remercions le groupe Bloom de s’être déplacé à Kedge Business School pour cette interview bien sympathique. Nous saluons aussi l’équipe de Start Hit pour l’enregistrement ; le montage et la co-animation de l’interview.
Interview menée (en collaboration avec Start Hit) et retranscrite par Léa Hugon.